Argentine du Sud
21/11 au 15/12/2016
Pour quelques jours encore, notre devise reste « toujours plus au Sud ». Nous continuons donc à descendre la Patagonie par la route 3, seule route goudronnée d’Argentine traversant les immensités de pampa aride, plateaux secs revêtus d’une herbe noirâtre, domaine des guanacos, nandous et renards, balayés par un vent violent.
Nous nous écartons de cette route pour rejoindre le bord de mer au Parc de Monte Leon qui doit son nom au mont en forme de tête de lion que nous avons tôt fait d’apercevoir. A son pied, des colonies de manchots de Magellan nidifient, et quelques bébés viennent de naître bien protégés des prédateurs par leurs mères. Ici aussi les lions de mer se prélassent sur les grèves.
Un peu plus bas nous entrons cette fois dans les terres pour aller admirer « El bosque petrificado »une forêt pétrifiée, témoin des boulversements subis par l’écorce terrestre depuis le jurassique (150 millions d’année). Nous sommes au milieu d’une steppe aride qui était alors une forêt de conifères géants peuplée de dinosaures. Quelques millions d’années après, alors que la cordillère commençait à s’élever, d’énormes éruptions volcaniques détruisirent ces forêts en ensevelissant les arbres sous un épais manteau de cendres. Les eaux de pluie et de ruissellement s’infiltrant à travers les cendres se chargèrent de silice avant d’atteindre les troncs, pénétrant dans chacune des cellules du bois, démarrant ainsi le lent processus de pétrification. Bien plus tard, les vents violents qui soufflent ici les ont remis à jour, nous autorisant un plongeon vertigineux dans le passé.
Non loin de là, depuis notre bivouac en pleine pampa, nous voyons pour la première fois un couple de maras, espèce de lapin XXXL ou peut-être plus proche des kangourous.
Nous atteignons maintenant le détroit de Magellan, rapidement franchi sur un ferry pour entrer sur la fameuse île de Terre de Feu.
Au début le paysage est dans la continuité, mais rapidement le changement est radical, au point de lui trouver des petits airs d’Alaska. Nous roulons maintenant au milieu de forêts et de prairies verdoyantes traversées par des cours d’eau, parfois occupées par des tourbières. Nous longeons de nombreux lacs sur lesquels nagent cygnes à col noir ou flamants roses. Dans les grandes estancias sont élevés vaches, chevaux et moutons.
L’arrivée sur Ushuaïa est quelque peu émouvante. Ce nom sonnait dans nos têtes depuis pal mal de mois, et devant la porte d’entrée de la ville nous réalisons que nous l’avons atteint. Nous avions évoqué ce nom lorsque nous étions à Inuvik, dans les territoires du Nord Canadien, puis à Fairbanks en Alaska, en nous demandant si nous pourrions arriver si loin. Eh bien oui, nous y sommes !
Ushuaïa, point final de notre grande descente vers le sud entamée en Alaska il y a 2ans et 4mois ; 17848 km à vol d’oiseau, 100000 km à notre compteur par les chemins de traverse que nous avons empruntés…
-Petit aparté pour détromper certains qui pensent que notre voyage se résume à avaler des kilomètres : 100000 km sur 850 jours soit une moyenne de 117 km/jour, ce qui nous a laissé pas mal de temps pour randos, loisirs, visites et vie quotidienne, encore plus ici en cette période où les nuits sont très courtes ( 18h d’ensoleillement)-
Ushuaïa est très touristique et nous y rencontrons de nombreux français, la plupart arrivés par avion mais aussi par bateau car c’est une étape prisée par de nombreux navires de croisière.
En déambulant dans les rues, nous tombons en arrêt devant un concessionnaire Sherco, à coup sûr le vendeur le plus austral de la planète !!
Nous allons chercher nos amis Laurence et Patrick à l’aéroport pour visiter ensemble la ville et le musée thématique qui nous en apprend beaucoup sur les Yamanas, peuplade primitive de ces lieux.
Les 3 jours suivants, nous enchaînons des marches dans de jolies forêts le long du canal Beagle à l’intérieur du Parc National Terrre de Feu.
En leur compagnie, nous fêtons le mariage de Delphine et Rémi dans un petit restau typique où nous dégustons la spécialité du coin : l’araignée de mer, espèce de gros crabe à longues pattes. Les vacances se terminent pour eux nous leur disons au revoir et à plus tard. Quand ?
Les oies, toujours par couple, sont omniprésentes et sont d’ailleurs l’emblème du parc au fond duquel nous bivouaquons sur le terrain de laguna verde.
Là encore,nous rencontrons de nombreux français : Jean Paul et Françoise voyageant à bord de leur Iveco 4X4, Bruno et Mathilde ( le père et sa fille) avec leur mini camping car de location, Julien et Morgane jeunes back packers ,et la famille belge « les Palous » Dominique, Françoise et leur enfants Pauline et Louis voyageant pour leur part à bord d’un imposant mercedes unimog. C’est avec eux que nous allons randonner par un temps médiocre et sous quelques flocons jusqu’au pied du glacier Martial, dominant Ushuaïa.
Bien que la « Fin del Mundo » soit panneautée à Ushuaïa, nous repérons sur la carte une piste qui longe le canal Beagle. Nous la prenons et après être passéss à côté des estancias Harberton puis Moat la piste s’arrête à la préfecture navale surveillant l’entrée du canal. Cette fois, nous avons atteint le bout du bout…54.97534°S, le point le plus austral du monde que nous puissions atteindre sur 4 roues ! Nous ne sommes plus qu’à une centaine de kilomètres du Cap Horn.
De retour nous voyons des castors près des énormes barrages qu’ils ont construits.
Nous entamons donc notre lente remontée de l’île de Terre de Feu en faisant d’agréables étapes au bord du lac Yehuin puis, après être passé au Chili, au lac Blanco.
En route nous admirons le vol des condors auxquels se mêle un aigle.
Bien que nous ne fassions pas route ensemble nous nous retrouvons au bivouac, ce qui permet à Alain d’initier Pauline et Louis au pagayage à bord de notre kayac. Ces haltes sont assez insolites puisque nos campements représentent toute la palette des abris de voyageurs : mini tente de rando, micro van, notre vagabond et poids lourd avec cellule. Les apéros, repas et soirées sont bien sympas,même si nous en oublions un peu notre espagnol.
A Cameron nous allons voir les « pinguinos Rey », manchots arborant de jolies couleurs, dont la démarche et le comportement nous ravissent.
En remontant le long de la Bahia Inutil, nous avons le plaisir de voir des dauphins effectuer des sauts spectaculaires au dessus des vagues mais ils n’avaient pas daigné nous avertir de leur spectacle, donc pas de photos….
Porvenir est notre dernière étape en Terre de Feu. Un ferry nous fait traverser en 2 heures le détroit de Magellan pour nous déposer à Punta Arenas au sud de la Patagonie Chilienne.
Le long des routes de nombreux panneaux en forme de clins d’oeil à nos amis anglais !
En Argentine les sports mécaniques sont très prisés et beaucoup de villages ont leur autodrome municipal.
Decouvert par hasard je ne peu plus me detacher de votre blog !
Toutes ces pages d’aventures à decouvrir depuis le debut de votre periple occupent mes nuits.
Aujourd’hui Noël a la montagne ou nous habitons (ou il fait malheureusement bien trop beau et chaud ) je vous soubaite de bonne fetes de fin d’année.
A la puissance – 10 nous pratiquons aussi le kayak et le velo en nomade fourgon et votre aventure est pour moi un reve un aboutissement ,et je vous admire.
Esperant pouvoir modestement vous imiter a la retraite je ne peu que vous souhaiter une tres bonne route.
Dans l’espoir de vous rencontrer peu etre un jour.
Nathalie et Roger
(Ps:curiosité ? Comment faite vous pour tout faire rentrer dans votre fourgon vélo, kayak, et tout et tout . . .
ET coucou ! Nous voilà rentrés et déjà sur votre blog à rêver : à vous, à nous, à nos retrouvailles au bout du monde ! c’était trop top ! Donc on prends RDV pour fêter le 1er janvier 2018 en Australie… Asie… Afrique… on va encore rêver et faire nos projets en pensant aux heureux retraités que vous êtes.
Passez de belles fêtes de fin d’année dans ces paysages extraordinaires et pensez à nous ici dans la grisaille ambiante…
Bisous.
Coucou !!
Moi aussi,je pensais que votre voyage se résumait à faire des kilomètres …L O L ! Toujours magnifique,grandiose,magique
et quel grand plaisir de partager sur la toile ces instants qui font rêver !!Merci! Merci! Merci !
Je vous souhaite, de très belles fêtes de fin d’année + une bise amicale 🙂
Liliane
Ces animaux en liberté ….toujours aussi éblouissant !!!! Ca y est vous y êtes arrivés..Quel périble..Et puis à voir toutes vos photos et vos commentaires, je sais bien que vous ne faites pas que de la route…Il y a de la jalousie dans ce qui dise le contraire !!! Passez de bonnes fêtes. Moi je vais sur Nîmes voir les enfants. Gros gros bisous et continuez à nous faire rêver….
Simplement magnifique
Merci à vous
Gros bisous
Il me reste une semaine de travail avant les vacances alors ce matin avant d’y aller grâce à vous, je rêve un peu!
Passez de belles fêtes de fin d’année
Bises
Céline