Notre panne d’embrayage sur le Salar d’Uyuni nous avait empêchés de poursuivre sur le Sud Lipez comme nous l’avions prévu. C’est donc après un court passage dans le nord de l’Argentine puis une brève entrée au Chili que nous entrons à nouveau en Bolivie pour visiter la réserve Edouardo Avaroa tout au sud du pays. A la frontière, en plein désert, nous avons la chance de rencontrer un douanier qui nous demande si nous pouvons l’amener une dizaine de kilomètres plus loin.Il va faire tamponner nos passeports en passant devant la longue file des touristes amenés par les tours opérators.
Nous allons rouler pendant 4 jours et plus de 400 km sur des pistes tour à tour caillouteuses, sablonneuses, et le pire sur une grosse tôle ondulée à travers des déserts entre 4200 m et 4900 m d’altitude.
Le 1er jour nous empruntons les pistes faisant partie du circuit classique des nombreux 4X4 des tours opérators qui relèvent une poussière impressionnante sur leur passage. Heureusement dans ces vastes étendues nous pouvons souvent sortir de la piste principale défoncée pour rouler sur une des nombreuses pistes parallèles, voire ouvrir notre propre trace.
Ainsi, nous arrivons à la Laguna Blanca puis la Laguna Verde et la Laguna Chalviri où nous nous arrêtons pour bivouaquer. Après avoir attendu le départ des hordes de touristes, nous profitons du bassin d’eau thermale pour nous seuls.
Autant le soleil est brûlant la journée, autant les nuits sont froides et au petit matin il fait -16°. Nous continuons à travers ces déserts qui nous enchantent jusqu’aux Geysers Sol de Manana,
puis atteignons la magnifique Laguna Colorada peuplée de nombreux flamants roses. Selon l’éclairage, les micro-algues donnent une couleur rouge à orange à l’eau, la glace, le sel, les remontées de borax et gypse terminant le tableau par des touches de blanc.
Nous arrivons sur le site de l’Arbol de Piedra un peu avant le coucher du soleil et nous installons auprès de grands rochers volcaniques pour le bivouac. La température au petit matin est de -20°.
Nous décidons de partir hors des circuits touristiques et allons sur des pistes où nous ne croisons qu’un 4X4 de berger sur toute la journée. Après être passés à côté de tourbières, nous devons traverser dans 60 cm d’eau le fond d’une lagune. Nous nous arrêtons sur un plateau à 4600m pour un bivouac toujours aussi froid.
Le lendemain, nous continuons par une piste qui grimpe jusqu’à 4900m, puis redescend à travers des névés où les traces nous font réaliser qu’un seul 4X4 est passé par là depuis la dernière chute de neige !!
Après des passages trialisants, nous passons à côté de la Laguna Hedionda puis retrouvons des pistes un peu plus carrossables à partir des salins de la Laguna Kollpa.
Nous ressortons du parc par le même poste frontière qu’à l’aller pour retourner au Chili où nous allons attendre, à Calama, la venue de notre fille Delphine avec Rémi, nos petits enfants Edward et la dernière venue Amanda dont nous languissons de faire la connaissance.
Nous nous arrêtons bivouaquer au bord de la laguna “Ojo del Inca”qui s’est formée dans un petit cratère de volcan à quelques kilomètres de Potosi. C’est une lagune d’eau chaude, ce qui permet à Alain une baignade agréable malgrè l’altitude (3451 m) et la température extérieure limitée ( eh oui nous sommes ici en plein hiver!!).
Au lever du soleil, la vapeur qui s’élève du lac est du plus bel effet.
Nous arrivons à Potosi en pleine fête indigène, et assistons à des défilés en centre ville..
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ce qui n’est pas pour arranger la circulation… Potosi est installée au pied de la montagne Cerro Rico qui l’a faite prospérer. En effet ses entrailles recèlent quantité de riches minerais, principalement de l’argent. Nous allons visiter une des nombreuses galeries de cette mine d’état, toujours en activité et exploitée par des mineurs indépendants qui payent leur droit d’accès et leurs équipements. Avant d’entrer dans les galeries, nous nous équipons comme il se doit et achetons un bâton de dynamite ainsi qu’un sachet de feuilles de coca pour offrir aux mineurs. Pour supporter leurs longues journées de travail à 4400 m, à la lueur de leur lampe frontale, parfois dans des galeries trop basses pour pouvoir se redresser, ils mâchent en permanence des feuilles de coca. Alors que nous sommes au plus profond de notre visite, nous assistons à l’explosion d’une dynamite et devons attendre un moment que la poussière retombe avant de continuer. Dans la galerie principale, les wagonnets sont poussés par 2 mineurs, un troisième courant devant pour écarter les piétons.
Argent oblige, c’est dans la ville de Potosi qu’a été construit en 1572 le premier hôtel de la monnaie. Nous allons visiter le musée de cet hôtel qui présente les machines des diverses époques admirablement conservées et restaurées. Les premiers laminoirs étaient animés par des norias de chevaux faisant tourner de gigantesques engrenages de bois, puis en 1869 une machine à vapeur les a remplacés avant que l’électricité ne vienne régner. C’est ici qu’était frappée la monnaie pour l’Espagne du XVI au XIXè siècle, pour l’Argentine au XIXè et la Bolivie jusqu’en 1951.
Alors que nous roulons vers Sucre (capitale constitutionnelle de la Bolivie), et après avoir rencontré un couple de jeunes de Montpellier à vélo, nous nous arrêtons en pleine campagne auprès d’un camion immatriculé 06. Nous faisons la connaissance de Françoise et Jean, depuis 9 mois sur les routes d’Amérique du Sud. Les premiers échanges avec ce couple sont cordiaux et nous dînons ensemble.
Sucre est une belle ville, mais comme dans toutes les grandes villes nous ne nous y attardons pas, Alain piétinant rapidement entre les grands bâtiments, si beaux soient-ils.
Nous partons vers Uyuni, petite ville célèbre pour le Salar au bord duquel elle est bâtie. Le Salar est une vaste étendue plate de sel à 3700m d’altitude, large de 100 km du nord au sud et longue de 150km d’Est en Ouest.
Avant d’aller rouler dessus, nous nous arrêtons pour faire faire une pulvérisation d’huile sous Vagabond, une bonne prévention contre l’agressivité du sel. L’entrée du Salar est marquée par l’hôtel de sel, entièrement construit en pavés de sel taillés à même le sol, ainsi que par un monument de sel à l’effigie du Dakar.
Nous nous dirigeons d’abord vers le nord en visant le volcan Tunupa qui s’élève en bordure du Salar. Avec un tel point de repère, la navigation est des plus faciles, malgré le peu de traces visibles sur le sel losque le soleil est au zénith. Ainsi après 110 km en ligne droite nous arrivons à Coqueza, au pied du volcan Tunupa, pour une 1ère nuit sur l’étendue de sel. Au réveil il fait -7° dehors et 3,5° dans Vagabond, mais la beauté du lever du soleil sur le salar nous fait oublier cette fraîcheur.
Nous montons sur les contreforts du volcan pour visiter une grotte dans laquelle des momies naturelles de 3000 ans sont étonnement conservées.
Notre ascension continue parmi les lamas jusqu’à un mirador sur le volcan.
Nous repartons avec cette fois en point de mire la petite île Incahuasi au beau milieu du salar, sur laquelle se dressent de nombreux grands cactus candélabres. C’est le point de passage obligé des nombreux 4X4 Toyota des tours opérators qui sillonnent le salar et nous n’y ferons qu’une petite escale.
Nous nous arrêtons au beau milieu de nulle part pour qu’Alain aille se défouler à VTT sur une trentaine de kilomètres sur ce sel, avant le coucher de soleil. Parti à vélo il semble revenir sur un grand bi.
Les changements de couleur beige, rosé, blanc éclatant, orangé, matin, midi, soir sont spectaculaires.
Le lendemain nous terminons la traversée du salar pour atteindre Galaxias à flanc de montagne. Là, nous découvrons des cactus pétrifiés et dans des grottes à nouveau des momies.
C’est en repartant de ce site isolé que Vagabond décide de nous faire des siennes: la pédale d’embrayage s’enfonce d’un coup au plancher et ne veut plus remonter… La ville la plus proche est Uyuni,à plus de 150 km ,avec d’abord quelques km de piste de terre avant de redescendre sur le salar pour la grande traversée de sel… Alain décide d’actionner le démarreur, la 1ère courte en prise et nous voilà partis à 10km/h! Il nous faut une heure pour atteindre la descente vers le salar où Alain tente et réussit un démarrage 4ème courte en prise. A partir de là, interdiction de descendre en dessous de 40km/h sous peine de caler et de devoir repartir pour la traversée du salar à 10km/h. Challenge tenu, nous arrivons à l’aurore à Uyuni où nous avons le plaisir de retrouver Françoise et Jean qui nous proposent aussitôt de rester avec nous le temps de la réparation.
Nous trouvons un mécanicien en la personne du sympathique Walter sous l’enseigne “El Chileno”qui nous promet une réparation sous 48h, même si il faut tomber la boîte pour accéder au récepteur d’embrayage qui fait office de butée ,et même si il n’y a aucune pièce Mercedes dans la région, il nous assure qu’il pourra remplacer les joints de piston par des joints d’autres marques…. Le parc de véhicule est ici uniquement Toyota, et c’est la 1ère fois que nous sommes dans une ville où nous ne voyons aucun minibus Mercedes sprinter. De plus dans cette ville il n’y a aucun service de remorquage.
Dans la cour en terre battue du “Chileno”, ferronnier mécanicien, Walter et Alain commencent les investigations sous le camion et ne repèrent pas tout de suite le problème. C’est en débranchant le réservoir de liquide d’embrayage qu’ils constatent qu’il est vide… alors que le niveau visible de l’extérieur est au maximum. Ils comprennent alors que le réservoir commun aux freins et à l’embrayage est cloisonné. Après démontage de la conduite métallique d’embrayage ils constatent qu’elle était en contact avec le chassis et que les vibrations l’ont usée jusqu’à la percer. Bien sûr la pulvérisation d’huile nous empêchait de repérer la fuite. Il ne restait plus qu’à faire un point de soudure, le remontage et la purge du système pour que le problème soit résolu. La journée de travail plus fournitures nous sera tout de même revenue à 78€! et encore Walter a l’air géné de nous demander une telle somme.
Françoise et Jean ayant prévu le même itinéraire que nous pour les quelques jours suivants, nous décidons de faire route ensemble. Ainsi nous voici partis pour 350km de pistes de terre à travers les Andes, 4 jours pendant lesquels nous n’allons croiser qu’une dizaine de véhicules et découvrir des paysages de toute beauté, décors de Far West dans ces montagnes arides et colorées d’où émergent parfois de grands cactus. Chaque soir le bivouac avec nos amis dans ces décors grandioses est un enchantement.
Nous avons donc passé 7 jours ( y compris le salar) sans mettre nos roues sur une route goudronnée avant de descendre sur Tarija (1800m-voilà 2mois que nous n’étions pas descendus si bas!) et sa vallée réputée pour ses vignobles. Là nous nous engageons sur un chemin de vigne où nous croisons un camion, nous demandons à son chauffeur viticulteur si il y a la possibilité de visiter un vignoble dans les environs et sommes immédiatement invités à venir chez lui déguster sa production. Nous en repartons avec 3 litres que nous réserverons aux apéritifs car ces vins sont très sucrés.
Le soir, à la recherche d’un bivouac nous arrivons par hasard, au bout d’une route pavée, sur l’entrée de la propriété Kolhberg, le plus prestigieux domaine viticole de Bolivie. Nous allons dormir devant la demeure après avoir demandé au gardien qui en a lui même référé au propriétaire. C’est ainsi que le matin, Mr Franz Kolhberg vient lui même, heureux d’accueillir des français, pour nous faire visiter son super domaine familial. Dans son salon de dégustation il nous ouvre 2 de ses meilleurs crus et nous fait cadeau de 2 bouteilles que nous avons particulièrement appréciées.
Nous continuons notre route vers la frontière de l’Argentine et les paysages changent totalement. Nous sommes maintenant,à basse altitude, dans des plaines fertiles, verdoyantes parmi les bananiers, orangers, mandariniers, plantations de maïs, de cannes à sucre et autres manguiers.
C’est à la frontière que nos routes se séparent avec Françoise et Jean car ils rentrent en France et se dirigent donc vers l’Atlantique. Bonne route à eux et bon retour en France.
La Bolivie est assurément le plus pauvre des pays que nous avons visités en Amérique. Nous sommes tombés sous le charme des paysages de l’Altiplano et autres merveilles de la nature dont les volcans enneigés et le Salar d’Uyuni.
Nous entrons en Bolivie par le poste frontière de Kasani au bord du lac Titicaca. Une simple chaîne tendue en travers de la route nous indique que nous allons traverser la frontière. Dans cette rue semi désertique nous devons chercher les bureaux pour faire tamponner nos passeports. Le douanier nous demande si nous sommes des descendants de Napoléon puis nous parle de Louis de Funès, ses références françaises. Après ces formalités, c’est Françoise qui doit abaisser la chaîne afin de continuer notre chemin…
Quelques kilomètres plus loin nous arrivons à Copacabana logée au creux d’une belle baie du plus grand lac d’altitude du monde qu’est le lac Titicaca (3800 m d’altitude). Nous y restons 3 jours afin de profiter de ce site avec ses magnifiques couchers de soleil mais aussi pour mettre notre blog à jour, faire laver notre linge et découvrir les restos de plage qui préparent de succulentes truites saumonées et discuter avec Pepette, Jordan et Anatole 3 jeunes français qui découvrent l’Amérique du Sud en voiture.
La basilique « Virgen de Candelaria » est un lieu de pélerinage important pour les Boliviens. Le dimanche nous voyons arriver au bord de la plage des voitures décorées et fleuries qui viennent traditionnellement d’être bénies par son curé.
Pour se rendre vers la Paz, il faut traverser un détroit au bas du lac en empruntant un traversier très rustique sur lequel il faut bien regarder où l’on met ses roues. Pour nous rassurer, nous en croisons un dont le pilote est en train d’écoper….
Nous nous rapprochons de la frontière Péruvienne pour visiter le site archéologique de Tiwanaku. La culture Tiwanaku, originaire du lac Titicaca, s’est développée et étendue pendant presque 3000 ans pour disparaître au cours du XI ème siècle. Le site monumental que nous voyons est le témoin de ce glorieux passé. Cette civilisation était étonnement avancée dans de nombreux domaines comme l’agriculture et l’irrigation ( ce furent les premiers de la planète à s’alimenter de pomme de terre). Témoin aussi de leur ingéniérie, cette pierre porte-voix que nous avons expérimentée en chuchotant en son centre, obtenant une amplification sonore surprenante. Diverses sculptures de monolithes bien conservées sont réparties sur ce site.
En se rapprochent de la Paz, nous avons en toile de fond la Cordillère Royale avec sa série de sommets enneigés.
Pour visiter La Paz , capitale administrative de la Bolivie, nous laissons Vagabond à Mallasa, banlieue chic, quelques kilomètres à l’extérieur de la ville, établie dans la jolie Vallée de la Lune.
Nous prenons un bus d’un autre âge pour nous rendre au centre ville voir ses nombreuses églises et grands bâtiments coloniaux.
La vieille ville est nichée à 3600 m au fond d’une cuvette, comme un effondrement de l’Altiplano qui l’entoure ; Pour y arriver nous traversons sur une trentaine de kilomètres « El Alto », la banlieue qui s’est tentaculairement développée sur les hauts plateaux à plus de 4000m, et la plongée vers le centre est spectaculaire. Plusieurs téléphériques facilitent les déplacements.
Alors que nous retournons sur Mallasa à bord d’un « collectivo », une jeune femme assise à côté de nous, nous entendant parler français, nous aborde pour connaître notre voyage. Nous lui expliquons notre manière de voyager qu’elle trouve « incroyable » puis nous explique qu’elle est journaliste à la télé de la Paz ; Après un coup de fil à sa rédaction, elle nous propose de venir tourner le lendemain matin pour un passage en direct à la télé. Nous acceptons et l’accueillons dans Vagabond accompagnée de son cameraman qui filme en détail notre interieur, les toilettes, le frigo, la cuisine et même un gros plan sur les photos des petits enfants affichées sur la porte de la lingère. Qui aurait cru qu’un jour Thomas, Bastien, Edward et Amanda passeraient à la télé en Bolivie ??? Le lendemain une journaliste d’un périodique nous contacte pour faire un papier sur notre voyage et nous voici à nouveau à répondre à une interwiew. Nous aurons droit à une page entière dans le journal le plus populaire de la ville !
Au nord de la Paz nous empruntons la piste qui grimpe sur la montagne Chacaltaya. Nous nous arrêtons isolés en pleine montagne à 4600 m au bord d’une lagune. Nous allons demander à la seule petite maison qui se trouve là si nous pouvons rester là pour la nuit. Le propriétaire nous répond avec le sourire en nous disant : « je vous ai vus à la télé, vous et votre camion ; c’est vous les français qui faîtes ce grand voyage ! ».
Après une nuit tranquille mais un peu fraîche nous continuons notre montée jusqu’au parking à 5242 m. Nous y laissons Vagabond pour gravir à pied et sous la neige le sommet du Chacaltaya à 5421 m ( à ce jour notre record d’altitude).
Pour se rendre au parc national de Sajama, nous roulons sur l’Altiplano à travers des paysages toujours très colorés, ne rencontrant que très peu de voitures mais de nombreux lamas.
Nous passons aussi à côté de nombreuses tombes précolombiennes ainsi que de belles églises coloniales dont celle de Curahuara richement décorée, ce qui lui vaut l’appellation de « Chapelle Sixtine de l’Altiplano ».
Nous bivouaquons sur l’Altiplano dans un tout petit hameau et allons bavarder avec Edouardo, l’habitant le plus proche qui vit chichement avec ses vaches dans sa petite maison d’adobe sans chauffage ni électricité ni eau courante. Celui-ci curieux de notre voyage et de notre mode de vie s’est extasié devant le confort dont nous jouissons.
Le parc de Sajama est sur un plateau à 4300 m entouré de volcans dont les sommets sont à plus de 6000 m. Parmi eux, le nevado Sajama qui est le plus haut sommet de Bolivie à 6542 m. C’est dans ce cadre somptueux que nous voyons des geysers et même des autruches, puis allons profiter des piscines d’eaux thermales (à plus de 30°).
Nous passons à côté du lac Uru Uru qui est peuplé de nombreux flamants roses et autres oiseaux puis faisons le tour de la « laguna Poopo »mais ne parvenons pas à l’approcher.
Si nous donnons autant de chiffres d’altitude c’est parce que c’est,pour nous Européens, un facteur inhabituel auquel, ici en Bolivie, nous devons nous adapter quotidiennement.