1/09/14 au 15/09/14
Pour se rendre à Kennicott, il faut emprunter la piste Mc Carthy en graviers sur 90 km qui suit le tracé de l’ancienne voie des chemins de fer et passe sur la rivière Kuskulana par un joli pont construit en 1911.
La leçon des péripéties de la Dumpster (1400 km avalés à 100-110 km/h qui nous ont valu l’éclatement d’un pneu plus l’usure prématurée des autres) semble avoir été retenue car c’est à 60 km/h que nous roulons cette fois. Alain commencerait-il à s’assagir? Il a même ressorti le vieil adage « Qui veut voyager loin…. ». La piste s’arrête à Mc Carthy et nous faisons à vélo les 7 km de montée vers la mine de Kennicott située au pied du glacier du même nom. Ce sont des prospecteurs d’or qui, en 1900, en remontant la rivière ont découvert cet affleurement de minerai qui avait la plus forte concentration de cuivre au monde (70°/°). Les premières années d’exploitation, le minerai était acheminé à dos de cheval jusqu’à Valdez. En 1911, une ligne de chemin de fer a été installée. En 1938, le cours du cuivre s’effondrant et la mine s’appauvrissant, elle fut fermée en laissant une ville fantôme et toutes les machineries d’exploitation sont restées sur place. Aujourd’hui, classée monument national, elle est en cours de réhabilitation pour le tourisme. Nous avons été étonnés de voir toutes ces constructions, toutes ces machines qui avaient été amenées jusqu’ici pièce par pièce dans cet environnement hostile et reculé au tout début du siècle dernier.
Les températures commencent à descendre ( 3° au réveil et 12° à midi) et ceci combiné à la pluie, au plafond très bas ne nous permettant plus de profiter pleinement des paysages, nous décide de quitter l’Alaska. On est frustrés de ne pas pouvoir capter toute la beauté des forêts et montagnes qui nous entourent par manque de luminosité. Les feuillages ont maintenant pris des couleurs flamboyantes, certains d’un jaune lumineux semblant vouloir remplacer le soleil. La neige commence à saupoudrer les monts au dessus de 1000 m.
Sur une rivière nous voyons d’ingénieux radeaux équipés de roues à godets qui servent à pêcher automatiquement le saumon.
Nous ressortons de l’Alaska par l’Alaska Hwy avec passage obligé par Whitehorse (Yukon)qui a la particularité d’être au carrefour avec la Klondite Hwy. Dans ces territoires du Nord Canadien et de l’Alaska, le réseau routier est si peu étendu ( une dizaine de routes) que les carrefours sont rares!
Le parking de Walmart est un point de rencontre avec les autres voyageurs. C’est ainsi que nous retrouvons, Christophe et Béatrix (www.juratourdumonde.com), déjà rencontrés au Dénali puis faisons la connaissance de Sébastien et Vanessa,(www.globulle.eu) jeunes français partis eux aussi pour 3 ans de voyage avec leurs 3 filles. Ils voyagent avec un camping car sur Ford Transit et ils sont bloqués sur le parking en attendant des plaquettes de frein, elles-mêmes bloquées par les douanes… ça nous rappelle quelque chose..
Après avoir descendu la moitié de la Colombie Britannique, nous repassons en Alaska pour aller à Hyder, village réputé pour un point de vue sur la rivière où les ours viennent attraper les saumons. Nous nous y rendons le soir et attendons en vain jusqu’à la tombée de la nuit puis y retournons de bon matin et assistons au petit déjeuner d’un grizzly mais de trop loin et avec trop de brume pour faire des photos correctes.
C’est aussi d’Hyder que part la piste vers le Glacier Salmon, de laquelle nous apprécions les superbes points de vue.
Le lendemain, c’est en passant sur un pont que nous avons la chance de voir un grizzly et son ourson en train de pêcher en contrebas. Plus loin, c’est encore depuis Vagabond que nous en voyons un autre et son petit juchés dans un arbre.
En route nous rencontrons 35 membres d’un club Airstream, marque mythique de rutilantes caravanes d’un peu tous les États, ils se regroupent chaque année pour les mois d’été.
A l’approche de Vancouver, nous renouons à regrets avec l’agitation des états du sud, grandes routes 2X2 voies embouteillées, lignes électriques le long des routes…..Toutefois l’arrivée sur Vancouver et ses banlieues très vertes est agréable, d’autant plus que le temps est radieux et que la température dépasse les 25°. On n’a plus l’impression d’être au Canada tant le climat ici est tempéré et la sécheresse marquante. Nous ne nous attardons pas dans le centre ville que nous ne faisons que traverser en passant sur le pont suspendu.
Nous prenons le ferry pour aller sur l’île de Vancouver que nous atteignons en 1h30. C’est la plus grande île côté Pacifique du continent Nord Américain ( 470 km de longueur). De Nanaimo, port d’arrivée nous remontons à Telegraph Cove, un petit port au fond d’une baie sauvage. Cet endroit nous avait été conseillé comme point de départ pour une sortie en mer garantissant l’approche des baleines. Une nouvelle fois, le tuyau était bon ! Pendant 3h nous avons approché des dizaines de baleines à bosse et d’orques ( dites baleines tueuses). A nouveau spectacle grandiose, d’autant plus que sonorisé, le capitaine arrêtant son moteur pour plonger un micro nous faisant profiter du chant envoûtant des baleines.A bord était présente une ranger marine qui nous donnait des explications sur la vie des baleines et leurs différences.
Tofino est une jolie station balnéaire au bout d’une langue de terre bordée de très belles plages côté Pacifique où le surf est roi, suivi de près par le kayak de mer.
Nos rencontres :
A Campbell River nous avons rencontré un couple de jeunes français venus s’installer sur l’île en tant que professeurs de français. Ils étaient un peu désabusés car ici il n’y a pas d’éducation Nationale et toute la profession est sous la coupe d’un syndicat qui mène une grève dure les laissant inactifs et sans salaire depuis 3 mois.
A Victoria, c’est Patrick qui est venu nous voir. Franco québecois « installé » sur l’île de Vancouver où il mène une vie de bohème, habitant dans son mini fourgon postal ou sur l’un des bateaux qu’il a renfloués. Il nous a guidés à travers la ville pour nous faire découvrir les plus beaux endroits dont le port de plaisance est le centre. Les bateaux partagent ici les anneaux avec les avions ! Nous parcourons à vélo la belle promenade de bord de mer avec vue sur les USA.
A Vancouver, ce sont les jeunes Coralie et Jérôme qui sont venus taper à notre porte. Coralie est Nîmoise et avait repéré notre plaque d’immatriculation. En voyage autour du Canada depuis 4 mois pour clôturer leur année de travail sur Calgary. Nous avons passé une agréable soirée à échanger nos anecdotes de voyages.