Le Guatemala
Nous commençons la visite du Guatemala par le site archéologique Maya de Yaxha qui se trouve près d’un lac en pleine jungle, lui donnant un charme particulier. Durant la visite, nous voyons des singes araignées, des toucans, un pic, des coatis mais aussi des singes hurleurs, ceux-là même qui la nuit précédente nous ont tenus réveillés par leurs vocalises d’une intensité étonnante ressemblant parfois à de forts aboiements, parfois à de longs rugissements rauques.
L’accompagnement sonore dans les aigus est effectué par les jolies cigales locales appellées ici Chicharras.
Après une nuit au bord du lac de Peten Itza
nous visitons ce qui fut la plus grande cité Maya du nom de Tikal elle aussi nichée dans la jungle. Ce site a été occupé de 800 avant JC jusqu’à 900 après JC et la ville s’étendait sur 65 km². Nous parcourons pendant plus de 3 heures les chemins reliant les dizaines de vestiges inégalement restaurés et cotoyons à nouveau cette flore resplendissante, ici aussi occupée par la même faune qu’à Yaxha avec en prime dindons ocellés et renards.
La ville de Flores, elle aussi au bord du lac de Peten Itza, a son centre sur une île, et comme toutes les petites villes du Guatemala, elle est inlassablement sillonnée par des centaines de Taxis « Tuc-tuc ».
Rio Dulce est un port sur le lac de Isabal, à l’entrée du canyon qui le relie à travers la jungle à la mer Caraïbe. Nous nous y arrêtons pour une nuit sur le parking d’un hôtel luxueux, Françoise ayant besoin de repos car elle a contracté le « Chikungunya ».
La belle route pour se rendre à Lanquin se transforme soudainement et sans avertissement en une piste qui grimpe dans la montagne, par endroit défoncée à cause des fortes pluies qui s’étaient abattues 2 jours avant notre passage. En chemin nous prenons un homme en stop, il nous propose d’aller bivouaquer à côté de chez sa fille institutrice qui s’avère habiter en pleine montagne au bord d’un petit chemin où nous réussissons à nous garer. Toute la famille, dont de nombreux gamins, est heureuse de pouvoir visiter Vagabond, mais la communication avec certains est difficile car leur dialecte est ici le »quetchi » et tous ne parlent pas Espagnol.
Près de Lanquin, nous allons visiter le joli site des cascades de Semuc Champey. La montée à pied jusqu’au mirador qui permet une vue d’ensemble s’avère éprouvante pour Françoise car elle est fievreuse et ses articulations sont douloureuses. De retour près de l’eau la baignade a été appréciée.
La moyenne montagne est très cultivée même sur des terrains très pentus qui ont été défrichés pour la culture du maïs, causant des problèmes de ravinement de terrain. Les parcelles moins inclinées sont plantées de quantité de tomates, brocolis, choux et carottes. En passant à côté de ramasseurs de carottes nous sommes interpellés. Nous nous arrêtons pensant qu’ils voulaient nous en vendre et avons la surprise de nous en voir offrir 2 kilos.
Nous traversons Guatemala City, la capitale, où le trafic est dense et rapide. Le code de la route semble ici briller par son inexistance et les magnifiques autobus sont parmi les plus véloces. 35 km plus loin nous arrivons à Antigua, l’ancienne capitale, nichée au pied de trois volcans dont un « Fuegos » est toujours en activité. Cette ville a été plusieurs fois détruite par des tremblements de terre et en porte toujours de nombreuses séquelles, les édifices en ruine cotoyant les petites maisons reconstruites le long de ses rues pavées.
Le lac de Atitlan est lui aussi entouré de 3 volcans et de nombreux villages le bordent.
Nous nous installons à Panajachel et partons en « lanchas »(barque à moteur) pour visiter 3 d’entre eux. La spécialité de San Juan La Laguna est le tissage que de nombreuses femmes rassemblées en coopératives exécutent. Nous assistons à une démonstration du filage, de la teinture naturelle à partir de plantes et d’eau de bananier servant de fixateur, puis du tissage le tout effectué à la main sans aucune mécanisation.
A San Pedro la laguna, nous allons voir une plantation de café puis une installation où les grains sont séparés de l’enveloppe puis après 8 h de fermentation sont lavés, triés puis séchés au soleil prêts à l’exportation.
A Santiago Atitlan, outre sa jolie église, la curiosité s’appelle « Maximon », il s’agit d’une statue en bois effigie d’une »divinité » Maya qui est hébergée pour un an chez un habitant chargé de la surveiller…et de recevoir des offrandes parmi lesquelles les cigares et le rhum sont appréciés!! D’ailleurs Maximon lui même est affligé d’un gros cigare.
Après ces villages de bord de lac nous prenons un autobus local pour aller à Solola par une route sinueuse et en forte pente (500 m de dénivelé en seulement 7 km) car c’est jour de marché.
Dans ces montagnes Guatemaltèques, les femmes sont toutes joliment vêtues de façon traditionnelle.
Nous allons sur la côte pacifique à Champerico, petite ville de bord d’océan connue pour sa grande plage mais sommes déçus de la trouver assez sale. De plus, tout le monde nous prévient que l’endroit est dangereux, des touristes ayant été victimes d’attaques à main armée. Nous allons passer la nuit garés dans une rue près du poste de police.
Le lendemain nous prenons la direction de Puerto San José et nous nous trouvons bloqués dans d’immenses bouchons,la route étant envahie par des manifestants. Les élections présidentielles auront lieu dans moins d’un mois ce qui a l’air de créer pas mal de tension dans la population.
Nous pouvons nous installer sur un parking gardé de la belle plage de sable volcanique de Puerto San José et profiter de l’océan. A 5h du matin, nous sommes réveillés car Vagabond est secoué, nous demandons pourquoi le remuer ainsi et n’obtenons pas de réponse. Un coup d’oeil par les fenêtres et nous ne voyons personne. Nous apprenons le matin que la terre à tremblé, causant quelques dégats au bâtiment déja dégradé à proximité.
Nous restons un peu dubitatifs quand à la sécurité au Guatemala. Partout des agents de sécurité avec fusil à pompe officient. Ainsi beaucoup de camionneurs en sont accompagnés et les principaux magasins sont gardés. Doit on se sentir rassurés par toutes ces personnes armées?