A notre entrée au Costa Rica, nous allons nous mettre au vert 2 jours dans une finca. Le seul véhicule qui s’y trouvait était français, celui de Liliane et Alain qui font leur périple aux Amériques dans l’autre sens. Nous échangeons de nombreuses infos pour la suite de nos voyages et partons randonner à la recherche des paresseux qui vivent dans ces fôrets exhubérantes. Recherche vaine, nous ne pouvons voir que le petit recueilli par les maitres des lieux suite à son abandon par ses parents, quelques oiseaux et singes hurleurs.
Nos approches de l’océan Pacifique dans les précédents pays d’Amérique centrale avaient été quelque peu frustrantes à cause des accés très limités au bord de mer. Ici, au contraire, il est très facile de bivouaquer sur les grandes plages et nous en profitons un maximum pendant 2 semaines. Nous commencons par le golfe de Papagayo où les eaux tranquilles nous permettent des promenades en kayak parmi les tortues et les raies. Plus bas nous rejoignons Pascal, Laeticia et Théo et ce sont les baignades « massages » dans les grosses vagues appréciées par les surfeurs.
Sur certaines plages comme celle d’ Ostional les tortues vertes viennent pondre par centaines les nuits « d’abrivada ». Le matin, le spectacle est désolant car la plage est envahie par des centaines de vautours et de nombreux chiens venus déterrer des milliers d’oeufs pour s’en repaître. Un soir nous assistons à la ponte de l’une d’entre elles. Ce sont de grosses tortues de 80 cm à 1 m pesant 120 kg, pourtant bien plus petites que les tortues luth qui leur succéderont à partir du 20 Octobre, ces dernières atteignant 450 kg.
Nous sommes à la saison des pluies et les pistes que nous empruntons avec « le Palathéo » pour faire le tour de la péninsule de Nicoya ont été ravinées. Quelques passages de rios d’eau boueuse ont nécessité une reconnaissance à pied pour trouver l’endroit le moins profond… et la sortie sur l’autre rive parfois décalée d’une bonne centaine de mètres. Il est vrai que nous sommes partis sur un itinéraire très peu fréquenté fortement déconseillé en cette saison par les guides touristiques.
Pour pimenter un peu le parcours et profiter un maximum de la nature sauvage, nous empruntons à nouveau des pistes de montagne pour atteindre le pied du volcan Arenal. Après quelques traversées à gué de larges torrents, nous arrivons à un pont en planchettes plus ou moins vermoulues clouées sur 2 gros troncs d’arbre. Heureusement le seul autochtone que nous y rencontrons nous affirme que nous pouvons nous y engager car il a déjà vu passer un camion chargé de 4 vaches ! Pour le Palatheo, avec ses 14 tonnes, pas question de rouler dessus, mais sa garde au sol impressionnante lui permet de traverser à gué sans problème dans un mètre d’eau. Plus loin, un retrécissement nous oblige à sortir machette et pioche pour libérer le passage et enfin arriver au bord de la lagune Arenal qui se trouve au pied du Volcan.
Avant de quitter la Fortuna, nous allons voir la belle cascade de 70 m, au pied de laquelle nous pouvons enfin nous baigner dans une eau presque fraîche.
Au Costa Rica, l’économie est largement dominée par l’industrie touristique. Le contraste avec les autres pays d’Amérique Centrale est frappant et le coût de la vie est sans commune mesure (égal voire supérieur à celui de la France). Les abords des sites les plus visités sont envahis d’attractions à l’américaine accessibles à prix fort (location de quad, jet ski, tyroliennes, vue sur la canopée en téléphérique, promenades à cheval…). Nous ressentons un petit malaise vis à vis de tous ces commerçants qui nous prennent pour des coffres forts sur pattes, l’argent faussant les relations. Ceci explique que nous ayons choisi des chemins en dehors des circuits touristiques, nous permettant de retrouver un peu d’authenticité auprès des habitants du Costa Rica profond et de nous fondre dans une nature restée intacte de tout développement immobilier.
Ici,le slogan national est »Pura Vida » et on se l’entend dire à tout propos par les »Ticos », alors à notre tour, nous souhaitons à tous ceux qui nous lisent une »Pura Vida » . A bientôt.
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Si vous voyez Françoise floue, c’est parce qu’elle vient de tester les différentes bières….